|
Une
rencontre vient d'avoir lieu le 6 mars 2008 en Angleterre.
L'association "World War One Veterans Association",
menée par Brenda et Denys Goodwin, avait réuni
trois des quatorze derniers vétérans de la Grande
Guerre encore en vie dans le monde : Henry Allingham, 111
ans, leur doyen ; Harry Patch, 109 ans, ultime rescapé
britannique des tranchées ; William Stone, dernier
vétéran britannique à avoir servi lors
de la Première et de la Seconde Guerre mondiale.
Dersdesders et une petite délégation d'amis
franco-allemands avaient le grand honneur d'assister à
cette réunion.
Elle
débute à 12h30 : on suit l'ordre du jour. Chacun des trois
vétérans britanniques reçoit une reproduction d'un tableau
de Tony Bramham. Puis, Denys Goodwin lit un poème d'un jeune
garçon de 14 ans, Tom Dudley. On évoque ensuite le livre que
vient de sortir Harry Patch : il est chaleureusement félicité.
Est alors abordé la question du 90e anniversaire de la fin
de la guerre de 1914-1918, et des cérémonies qui s'annoncent.
Patrick Letiec prend ensuite la parole, au nom de la petite
délégation franco-allemande présente à titre amical. Se référant
au travail de recensement de Frédéric Mathieu sur son site
http://dersdesders.free.fr
, il évoque un à un les derniers vétérans de la Grande Guerre,
encore en vie dans le monde.
Frédéric Mathieu offre alors à chacun des vétérans une photo
de M. Ponticelli (le dernier Poilu), prise lors des cérémonies
du 11 novembre 2007.
Dans le cadre de ses recherches sur les vétérans des guerres
du Premier Empire, chaque vétéran britannique reçoit également
une photo du dernier grognard français, Victor Baillot, décédé
en 1898 à
presque 105 ans. La surprise est totale : Henry Allingham,
plein de malices, feint même se rappeler avoir croisé le "
père Baillot ", dans sa jeunesse.
La surprise
est également au rendez-vous lorsque Stéphane Vieren offre
des spécialités de sa région dunkerquoise. M.M. Allingham,
Patch et Stone, qui stationnèrent dans cette ville lors de
la Première Guerre mondiale, en gardent encore maintenant
un parfait souvenir.
La douzaine de convives passe à table. Henry Allingham porte
alors un toast à sa Majesté la Reine d'Angleterre. Puis, spontanément,
l'ensemble des convives porte un toast à la Chancelière d'Allemagne
et au Président de la République française.
Le repas commence : les vétérans ont bon appétit. William
Stone fait honneur au vin rouge (un Bordeaux). Le repas se
passe dans la bonne humeur et chacun discute aux quatre coins
de la table.
Après le café, les trois vétérans
dédicacent ouvrages et autres documents.
Gentiment,
ils acceptent de nous parler de la Grande Guerre : nous enregistrons
leur si précieux témoignage. William Stone nous
raconte son engagement dans la marine en 1918, sa carrière
militaire, et la Seconde Guerre mondiale à laquelle
il prit part. Harry Patch nous parle des tranchées
et de la blessure qu'il y reçut : il indique l'endroit
sur son corps et, avec ses mains, montre la longueur du projectile.
Le repas se termine par une petite coupe de champagne. Henry
Allingham et William Stone, heureux, chantent des chansons
anglaises de leur époque. Harry Patch, plus discret,
les écoute avec bonheur.
Ainsi s'achève cette formidable journée. Il
est temps pour MM. Allingham, Patch, Stone, de prendre un
peu de repos, et pour nous de rejoindre la France. Avec regrets,
nous prenons congé de toutes et tous.
Que soient ici remerciés, pour leur accueil et leur
gentillesse, les vétérans, leurs proches, Brenda
et Denys Goodwin, la RMBI et son personnel.
[Article rédigé le 8 mars
2008, par Frédéric Mathieu]
|
|