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Lazare Ponticelli, Henry Allingham, deux
des derniers vétérans européens de la
Grande Guerre participaient ce dimanche 11 Novembre 2007 aux
cérémonies du 89e anniversaire de l'Armistice
de 1918. Nous étions sur place...
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Lazare Ponticelli au Kremlin Bicêtre
[reportage pour le site Dersdesders en préparation]
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Henry Allingham à Saint-Omer (62)
Les cérémonies du 89e anniversaire de l'Armistice
de 1918 débutent, ce dimanche 11 novembre 2007 à
10h15', au mémorial britannique de la Royal Air Force
(aéroport de Longuenesse). Sont présents le
maire de Saint-Omer, Madame
la Sous-Préfète de Saint-Omer, la
Royal Air Force (dont une trentaine de soldats britanniques),
des responsables d'associations d'anciens combattants. Henry
Allingham, accompagné de Brenda et Dennis Goodwin,
a tenu à faire le déplacement : une couverture
au motif de la RAF couvre ses genoux. Son émotion est
grande lorsqu'il dépose, à son tour, une couronne
de poppies rouge au pied du monument : longtemps il reste
immobile, se recueillant. Après le dépôt
de fleurs retentit le clairon de la sonnerie aux morts.
Puis, chacun se dirige en direction du monument aux morts
de la ville de Saint-Omer, Place du 11 novembre. La
deuxième cérémonie rassemble cette fois
beaucoup de monde : plus de deux cent personnes dont un grand
nombre de citoyens britanniques y assistent. Il y a également
des porte-drapeaux
et quelques militaires français en treillis. Des passants
s'étonnent en découvrant Henry Allingham : il
ne paraît pas ses 111 ans. Le doyen des vétérans
de la Grande Guerre est, cette année, placé
à droite du monument. Derrière lui, trois rangées
de soldats de la RAF sont au garde à vous. Les officiels
(maire, préfet, responsables militaires) déposent
poppies et gerbes de fleurs au pied du monument aux morts.
Puis
Henry Allingham, aidé de Dennis Goodwin et d'un militaire
de la RAF, dépose à son tour une couronne de
poppies. L'instant est émouvant lorsque retentit la
Marseillaise.
Puis, une quarantaine d'enfants se dirigent vers l'arrière
du monument pour y allumer chacun une bougie. Ils rejoignent
ensuite Henry, l'entourent et lui offrent comme cadeau un
tableau figurant des poppies. Henry Allingham, coiffé
d'une casquette, est heureux parmi toute cette jeunesse.
La
cérémonie achevée il discute avec les
personnes qui viennent le saluer : il leur raconte que l'année
dernière, lors des cérémonies du 11 novembre
2006, il était placé à gauche du monument
aux morts. Affectueusement, il pose sa main sur un bébé
de six mois puis effectue quelques photos avec des militaires.
Les cérémonies terminées, un repas attend
officiels et responsables. Il se déroule dans un restaurant
de Saint-Omer, face
à
une église de la ville. Henry Allingham, entouré
de la délégation britannique, y arrive à
11h50'. Depuis plusieurs années il n'a pas vu un feu
de cheminée : on lui propose gentiment de se réchauffer
auprès de celui de l'établissement. Il est ravi
et se confie alors à notre reporter Stéphane
Vieren : d'une voix forte, avec des gestes amples et vifs,
le vieil homme raconte la bataille de Jutland à laquelle
il prit part il y a plus de 90 ans.
De retour en salle de réception, on offre à
Henry une coupe de champagne. Le maire de Saint-Omer effectue
un discours dans lequel il rend hommage aux anciens combattants
de la Grande Guerre. Il explique combien il est honoré
de la présence d'Henry Allingham. Puis
c'est au tour du responsable de la Royal Air Force, un haut
général, d'effectuer un discours. Henry prend
alors la parole et, en quelques mots, exprime la joie qu'il
a de participer à nouveau aux cérémonies
de Saint-Omer.
Le repas peut enfin commencer. Il est particulièrement
frugal et étalé dans le temps. Les plats sont
entrecoupés par des chants et des danses, auxquels
participe le vieil homme. En fin de repas, Henry Allingham
décide de se rapprocher des jeunes militaires
britanniques : il leur parle de la Grande Guerre.
A 18h26', il quitte la table et regagne son hôtel. En
quittant le restaurant, les soldats britanniques lui font
une émouvante haie d'honneur. Henry Allingham, en passant
devant eux, les salue de la main.
A ce jour, Henry Allingham est, avec Lazare Ponticelli, l'un
des deux derniers vétérans de la Grande Guerre
à avoir pris part à une cérémonie
du 11 novembre sur le sol français. L'évènement
est passé inaperçu dans les médias français.
Nous le regrettons.
[article écrit par Frédéric
Mathieu le 14 novembre 2007 à partir des éléments
fournis par Stéphane Vieren]
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