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La famille de Monsieur Riffaud est originaire
du Jura (Champagnole). Pourtant, René Riffaud naît
le 19 décembre 1898 en Tunisie, à SOUK EL ARBA
( Tunisie). Son père était alors en poste en
Tunisie française et travaillait à l'aménagement
de ports maritimes.
Malgré son grand âge, Monsieur Riffaud gardait
souvenir du tragique accident du Farfadet, un sous-marin qui,
en 1905, coula par seulement 7 mètres de fond dans
le canal de Bizerte. Cet accident eut un grand retentissement
en France car les 14 hommes d'équipage survécurent
plusieurs jours avant de mourir étouffés. Le
manque d'outillage nécessaire du port de Bizerte, empêcha
de pouvoir remonter à temps le sous-marin. Monsieur
Riffaud se rappelait son père allant inspecter en scaphandre
la coque du navire et entendre frapper l'équipage prisonnier.
Il évoquait également la grande cérémonie
qui eut lieu à bord d'un bateau, juste avant le rapatriement
des corps vers la France.
De la classe 18, René Riffaud est mobilisé en
1917 au 75ème régiment d'artillerie légère,
en Tunisie, à Manouba ; il s'occupe des chevaux dans
les écuries de l'armée. Il est ensuite dirigé
sur la France par Marseille, puis sur Bordeaux. De là
il va régulièrement alimenter en chevaux le
front Est.
Puis il change d'affectation et rejoint le 42ème régiment
d'artillerie, basé à Laferre-en-Tardennois.
Différentes missions vont se succéder : Pont-Saint-Vincent,
Avricourt, Hagenbach. Il est gazé à l'ypérite
en Alsace. Il ressort de la guerre très diminué
: à Lyon, il tombe souvent d'inanition. Il est réformé
à Dijon.
Après une période de chômage (difficile
de travailler sans réelle qualification), il se forme
à l'électricité. Il dirigera sur Colombes
(92) une entreprise de réparation de moteur.
En novembre 1995, il reçoit la Légion d'honneur
à titre d'ancien combattant de la Guerre 14-18. Il
y a une dizaine d'années, il part dans une maison de
retraite à Tosny (Eure) et se rapproche de sa petite
fille. Restant discret quant à sa participation à
la Guerre, ce n'est qu'en 2004 qu'un journaliste de la presse
écrite locale, redécouvre son existence. Il
faudra un an et demi pour qu'il soit reconnu au niveau national.
En septembre 2005,
une improbable rencontre se produit dans le jardin de la maison
de retraite : Monsieur Riffaud, le Poilu oublié, rencontre
Henry Allingham, le doyen des vétérans britanniques.
Une équipe de France3 région est présente
pour filmer cette rencontre ; un court reportage est même
diffusé dans le JT du soir.
En février-mars 2006, l'ONAC étudie son dossier,
lui accorde le statut d'ancien combattant de la Guerre 14-18.
Le
vendredi 28 avril 2006, René Riffaud, recevait des
mains du Ministre délégué aux Anciens Combattants la carte
d'Ancien Combattant de la Guerre 14-18 ainsi que la médaille
de la reconnaissance de la Nation et la Croix du Combattant
de la Guerre de 14-18.
Ce 11 Novembre 2006, il participait aux cérémonies
sous l'Arc de Triomphe [lien].
René
Riffaud était un de nos 4 derniers vétérans
français de la Guerre de 14-18, et la nouvelle de sa
disparition nous a profondément touchés. Nos
pensées vont à ses proches et ami(e)s.
[rédigé le 17 janvier 2007 ]
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