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Nous nous devions de consacrer une pleine
rubrique à ce Monsieur. Dernier "Poilu" pensionnaire
des Invalides, sa vie est des plus intéressantes.
En 1914, âgé seulement de quinze ans, il veut
à tout prix s'engager dans l'armée. Mais sa
mère le pousse à obtenir son bac auparavant.
Deux années plus tard, son diplôme en poche,
il est servant d'une batterie de mortier. Las des dures conditions
en tranchées il se porte volontaire pour servir dans
les chars d'assaut. Il participe ainsi, le 16 avril 1917,
à la première grande attaque des blindés
de l'armée française au Chemin des Dames. A
l'Armistice, il est âgé de 20 ans et occupe le
grade d'aspirant. Choisissant de rester dans l'Armée,
il est envoyé six mois en Pologne comme instructeur
de char dans la nouvelle armée du Maréchal Pilsudski.
A Varsovie, par hasard, il fait la connaissance de Charles
de Gaulle alors capitaine français. Les deux hommes
resteront très liés et entretiendront une importante
correspondance même lorsque De Gaulle occupera les plus
hautes fonctions.
Entre les deux guerres, Perrette quitte l'armée et
importe du caoutchouc d'Indochine, avant de se lancer dans
le monde des affaires.
Volontaire en 1939, promu capitaine, il est blessé
pendant les combats d'Abbeville. A peine démobilisé,
il rejoind le général Delestraint, chef de la
résistance lyonnaise, puis devient officier de liaison
dans l'Armée secrète jusqu'à la Libération.
Il décide de se consacrer entièrement à
la réinsertion sociale des anciens combattants. Il
se porte acquéreur du château d'Oublaisse, dans
l'Indre, et en fait un refuge pour tous ses anciens camarades.
Lors du terrible hivers de 54, l'abbé Pierre le persuade
d'ouvrir ses portes à tous les démunis. Il tiendra
bon malgrés les réticences du voisinage et les
pressions du préfet. L'aventure durera 40 ans ; coopérative
ouvruère, ateliers, usine, théâtre verront
le jour. En 1994, âgé et usé par ses blessures
de guerre, Jean-François Perrette décide de
se retirer et de demander son admission à l'Institution
Nationale des Invalides. Il reçevra des mains du Chef
de l'Etat, le 6 octobre 1998 dans le cour d'honneur des Invalides,
la cravatte de commandeur de la Légion d'Honneur.
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